À toi que je ne rencontrerai jamais, à toi qui mangeras les fruits gorgés du soleil de mon pays, à toi qui penses que je ne suis qu’une main-d’oeuvre paysanne pour ta consommation, souviens-toi, ô souviens-toi que ma peau est faite de cuir.
Ma peau est faite de cuir
Aux abords du lac Titicaca, au Pérou, vivent Susana et son mari pêcheur. Susana chante, tricote et espère que ce sera une petite fille. À l’aéroport de Medellin en Colombie, Grand-mère Teresa sent sa gorge se serrer, elle embrasse une dernière fois son petit-fils qui s’en va. À la Vega, une favela de Caracas au Venezuela, Sofia danse et rêve d’un ailleurs. À Buenos aires en Argentine, Matias va bientôt fêter ses quinze ans et puis à Paris il y a Rosa, cette vieille dame italienne qui était professeure de piano. Rien ne les prédestinait à se rencontrer et puis il y eut les imprévus de la vie.
Texte et mise en scène : Léa Corbex
Distribution : Line Ancel, Léa Corbex, Emma Gagnadoux, Paul Labourgade, Pascal Lacoste, Charlotte Thiechart, en alternance avec Gabrielle Mouhanna et Pablo Reva
Collaboration artistique : Atelier Juliette Moltes
Création costumes : Christine Couton Chameron
Création lumières : Marine Flores
Aide à la scénographie : Aurélie Roland
Photographies : Ondine Simon
Réalisation sonore : Baptiste Péron
Création vidéo & sur titrage : Hanan Zbirta El Moujahid
Construction du décor : Jean Jacques Couton
Production : Compagnie Reina Gisèle
Attachée de presse : Elodie Kugelmann
Gestion administrative : Quentin Moenne Loccoz
Presse
Exploitation Manufacture des Abbesses 2023
Lire le dossier — Lire la revue
Images
Teaser
Note d'auteure
L’air est doux, au loin j’entends Andrea danser. Je me laisse bercer par la musique de la voiture arrêtée au feu rouge. Nous sommes en 2014, c’est l’été à Buenos Aires. Je vis là depuis plusieurs années et j'ai commencé un travail documentaire. Qui sont ces gens venus du monde entier ? Que sont-ils venus chercher en Argentine ? Je les interroge, les filme, écoute leurs histoires. J’écoute la beauté, la cruauté, la douleur parfois, la pudeur et la difficulté de dire. Il n’y a pas de volonté de plaire, aucun costume, aucun artifice. Seulement raconter qui ils sont profondément. La vie est une suite perpétuelle de rencontres, de hasards ou bien de rendez-vous comme le dit si bien Paul Éluard. J’avais rendez-vous avec des histoires qui allaient marquer ma vie.
Mars 2015, La Vega, Favela de Caracas, Vénézuela. Je vis là avec ma belle-famille. Le pays traverse une crise sans précédent. Les rayons des supermarchés sont presque vides, il n’y a plus de médicaments, l'eau est rationnée, l’inflation atteint des records. Mon beau-père soutient le gouvernement de Maduro, les autres membres de la famille non. Les discussions sont profondes et complexes. Bientôt les frères et soeurs, parents, cousins seront séparés. Les plus jeunes devront partir, aller gagner leur vie dans des pays voisins et envoyer de l’argent aux aînés. S’ensuivront pour moi des années de vie en Colombie. La rencontre avec le beau, le laid, le merveilleux, l’impensable parfois et tant d’histoires à raconter. Le format documentaire ne me paraissait plus adapté. Tous ces destins dont je voulais parler ne pouvaient pas se croiser dans cette vie, mais l’écriture théâtrale permettait leur rencontre. Celui qui, au bout du monde cultive la terre ne rencontrera jamais celui dont il nourrit l’estomac; mais s’ils se rencontraient, que se raconteraient-ils ?
Ainsi naissait l'idée du projet. La forme d'écriture m'a été inspirée par le cinéaste mexicain Alejandro González Iñárritu et son film Babel. On découvre des pays et des personnages dont on ne comprend le lien entre eux tous que plus tard. Tout s'imbrique au fur et à mesure de l'histoire.
Je ne suis la porte-parole de personne, on ne m’a missionnée de rien, mais depuis que je suis enfant, j’aime les histoires. Les raconter, les inventer ou bien les jouer. J’aime l’écriture, le théâtre, la musique parce qu’ils sont porteurs d’émotions. Retenir son souffle, entendre battre les cœurs à l’unisson, rire et puis pleurer aussi parfois. Ma peau est faite de cuir raconte la quête de soi, l’identité, l'ailleurs, le doute, la solitude, le rire, la solidarité et l’espoir. Ces sentiments traversent, bouleversent les personnages et les amènent à se questionner sur eux-mêmes et sur le monde. Les personnages de cette histoire sont réels et connaissent l'existence du projet. Par vidéo, ils ont adressé des messages aux comédiens. Un lien invisible qui prend la lumière. Il ne s'agit pas là uniquement de leur propre vie, ils sont universels parce qu'humains, complexes, multiples, ce qu'est l'Homme dans sa pluralité.
Informations pratiques
Spectacle tout public à partir de 10 ans.
Nombre de comédiens
6
Témoignages
John (Colombien) — Buenos Aires, Argentine
Adaire (Vénézuélienne) — Buenos Aires, Argentine
Références
Venezuela — Les pompiers sans essence
On aimerait croire que cette histoire n’est pas réelle et pourtant c’est bien le cas. Ils n’ont pas d’équipements de protection, pas d’unité, d’essence. Ils n’ont pratiquement que leurs mains pour aider.
Colombie — Guerre de la prostitution
Il y a quelques années il y a eu de gros problèmes entre les prostituées vénézuéliennes et colombiennes. Les vénézuéliennes pratiquaient des prix plus bas ce qui créa une guerre entre elles. Pour tenter de maintenir la situation la plus “ tranquille possible” il a été convenu d’un tarif minimum auquel elles ne peuvent pas déroger.
À toi que je ne rencontrerai jamais, à toi qui mangeras les fruits gorgés du soleil de mon pays, à toi qui penses que je ne suis qu’une main-d’oeuvre paysanne pour ta consommation, souviens-toi, ô souviens-toi que ma peau est faite de cuir.
Ma peau est faite de cuir
Texte et mise en scène : Léa Corbex
Distribution : Line Ancel, Léa Corbex, Emma Gagnadoux, Paul Labourgade, Pascal Lacoste, Charlotte Thiechart, en alternance avec Gabrielle Mouhanna et Pablo Reva
Collaboration artistique : Atelier Juliette Moltes
Création costumes : Christine Couton Chameron
Création lumières : Marine Flores
Aide à la scénographie : Aurélie Roland
Photographies : Ondine Simon
Réalisation sonore : Baptiste Péron
Création vidéo & sur titrage : Hanan Zbirta El Moujahid
Construction du décor : Jean Jacques Couton
Production : Compagnie Reina Gisèle
Attachée de presse : Elodie Kugelmann
Gestion administrative : Quentin Moenne Loccoz
Aux abords du lac Titicaca, au Pérou, vivent Susana et son mari pêcheur. Susana chante, tricote et espère que ce sera une petite fille. À l’aéroport de Medellin en Colombie, Grand-mère Teresa sent sa gorge se serrer, elle embrasse une dernière fois son petit-fils qui s’en va. À la Vega, une favela de Caracas au Venezuela, Sofia danse et rêve d’un ailleurs. À Buenos aires en Argentine, Matias va bientôt fêter ses quinze ans et puis à Paris il y a Rosa, cette vieille dame italienne qui était professeure de piano. Rien ne les prédestinait à se rencontrer et puis il y eut les imprévus de la vie.
Presse
Exploitation Manufacture des Abbesses 2023
Lire le dossier — Lire la revue
Teaser
Images
Témoignages
John (Colombien) — Buenos Aires, Argentine
Adaire (Vénézuélienne) — Buenos Aires, Argentine
Références
Venezuela — Les pompiers sans essence
On aimerait croire que cette histoire n’est pas réelle et pourtant c’est bien le cas. Ils n’ont pas d’équipements de protection, pas d’unité, d’essence. Ils n’ont pratiquement que leurs mains pour aider.
Colombie — Guerre de la prostitution
Il y a quelques années il y a eu de gros problèmes entre les prostituées vénézuéliennes et colombiennes. Les vénézuéliennes pratiquaient des prix plus bas ce qui créa une guerre entre elles. Pour tenter de maintenir la situation la plus “ tranquille possible” il a été convenu d’un tarif minimum auquel elles ne peuvent pas déroger.
Note d'auteure
L’air est doux, au loin j’entends Andrea danser. Je me laisse bercer par la musique de la voiture arrêtée au feu rouge. Nous sommes en 2014, c’est l’été à Buenos Aires. Je vis là depuis plusieurs années et j'ai commencé un travail documentaire. Qui sont ces gens venus du monde entier ? Que sont-ils venus chercher en Argentine ? Je les interroge, les filme, écoute leurs histoires. J’écoute la beauté, la cruauté, la douleur parfois, la pudeur et la difficulté de dire. Il n’y a pas de volonté de plaire, aucun costume, aucun artifice. Seulement raconter qui ils sont profondément. La vie est une suite perpétuelle de rencontres, de hasards ou bien de rendez-vous comme le dit si bien Paul Éluard. J’avais rendez-vous avec des histoires qui allaient marquer ma vie.
Mars 2015, La Vega, Favela de Caracas, Vénézuela. Je vis là avec ma belle-famille. Le pays traverse une crise sans précédent. Les rayons des supermarchés sont presque vides, il n’y a plus de médicaments, l'eau est rationnée, l’inflation atteint des records. Mon beau-père soutient le gouvernement de Maduro, les autres membres de la famille non. Les discussions sont profondes et complexes. Bientôt les frères et soeurs, parents, cousins seront séparés. Les plus jeunes devront partir, aller gagner leur vie dans des pays voisins et envoyer de l’argent aux aînés. S’ensuivront pour moi des années de vie en Colombie. La rencontre avec le beau, le laid, le merveilleux, l’impensable parfois et tant d’histoires à raconter. Le format documentaire ne me paraissait plus adapté. Tous ces destins dont je voulais parler ne pouvaient pas se croiser dans cette vie, mais l’écriture théâtrale permettait leur rencontre. Celui qui, au bout du monde cultive la terre ne rencontrera jamais celui dont il nourrit l’estomac; mais s’ils se rencontraient, que se raconteraient-ils ?
Ainsi naissait l'idée du projet. La forme d'écriture m'a été inspirée par le cinéaste mexicain Alejandro González Iñárritu et son film Babel. On découvre des pays et des personnages dont on ne comprend le lien entre eux tous que plus tard. Tout s'imbrique au fur et à mesure de l'histoire.
Je ne suis la porte-parole de personne, on ne m’a missionnée de rien, mais depuis que je suis enfant, j’aime les histoires. Les raconter, les inventer ou bien les jouer. J’aime l’écriture, le théâtre, la musique parce qu’ils sont porteurs d’émotions. Retenir son souffle, entendre battre les cœurs à l’unisson, rire et puis pleurer aussi parfois. Ma peau est faite de cuir raconte la quête de soi, l’identité, l'ailleurs, le doute, la solitude, le rire, la solidarité et l’espoir. Ces sentiments traversent, bouleversent les personnages et les amènent à se questionner sur eux-mêmes et sur le monde. Les personnages de cette histoire sont réels et connaissent l'existence du projet. Par vidéo, ils ont adressé des messages aux comédiens. Un lien invisible qui prend la lumière. Il ne s'agit pas là uniquement de leur propre vie, ils sont universels parce qu'humains, complexes, multiples, ce qu'est l'Homme dans sa pluralité.
Informations pratiques
Spectacle tout public à partir de 10 ans.
Nombre de comédiens
6